“Que doit-on dire à un chasseur de tête?”

Audrey Déléris
Legal HeadHunter
@
Fed Legal
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On m’a récemment posé la question : “que ne doit-on pas dire ou faire lors d’un entretien avec un chasseur de tête ?”

Je vais plutôt vous dire ce qu’il faut faire : être vous-même et dire la vérité, rien que la vérité !

Premier point qui mérite un éclaircissement : la différence entre un entretien avec un recruteur interne à l’entreprise et un chasseur de têtes.

Un recruteur interne à une entreprise a un objectif : vous tester pour voir si votre profil, sur la partie technique et la partie personnalité, peut correspondre au besoin de l’équipe qui recrute. Plus précisément, voir si vous correspondez à UN poste précis.

Le chasseur de têtes est quant à lui beaucoup plus ouvert : il a besoin de vous connaître, de comprendre qui vous êtes et votre projet pour un poste ou d’autres postes à venir.

C’est pour cette raison que le meilleur conseil que je puisse vous donner c’est d’être honnête.

Soyez transparents sur vos expériences.  

Soyez précis et sincère ! Pas la peine de dire que vous avez géré une opération d’acquisition de A à Z sur 5 pays et 2 continents en totale autonomie...  alors que vous n’avez que 2 ans d’expérience, il y a peu de chances que l’on vous croit!  
Attention également lorsque vous affirmez avoir mis en place tout le programme de protection des données personnelles de votre société alors qu’il y a un DPO dans votre société, et que ce n’est pas vous… et qu’il est très possible que le chasseur le connaisse, puisque notre rôle est justement de bien connaître notre marché !

Soyez donc honnête sur ce que vous avez fait et ce que vous n’avez pas fait.

En cas d'événements personnels ou professionnels compliqués qui ont eu des incidences sur votre carrière, parlez-en !

Vous avez été licencié ? Énoncez factuellement les choses, sans colère ni rancœur.

Un accident de la vie peut aussi s’expliquer. Evitez simplement les larmes, ce n’est pas l’endroit et en plus c’est gênant pour le recruteur

Il y a certes des questions qui ne doivent pas être posées par le recruteur lors d’un entretien (voir ma chronique l’émission #22) et vous n’êtes pas obligé d’y répondre.

Il y a aussi des questions qui vont forcément vous être posées et auxquelles je vous conseille de répondre : un trou dans un CV s’explique (voir ma chronique l’émission #23) que vous ayez décidé de prendre un an pour vous occuper de votre enfant, d’un proche malade ou pour faire un tour du monde.

Pour l’anglais, l’honnêteté s’impose !

Peut-être qu’en effet vous n’êtes pas parfaitement fluent, mais autant qu’on le sache. Et pour le coup on s’en aperçoit rapidement lorsqu’on switche en anglais durant l’entretien.

Peut-être que votre niveau ne sera pas suffisant pour un poste en particulier et largement assez pour un autre.

L’idée n’est pas de vous mettre en difficulté mais de vous accompagner pour trouver un poste qui vous épanouisse et corresponde à ce que vous avez fait et ce que vous pouvez faire.

Parlez rémunération sans tabou

Soyez honnête sur la rémunération : dites-nous combien vous gagnez précisément. Avec nous, pas de tabou ! On est là pour vous conseiller aussi sur le marché.

Il est important d’avoir préparé ces éléments en amont : fixe, variable, bonus, voiture, actions ou autres avantages.

Il faut être précis !
C’est primordial d’avoir également réfléchi à vos prétentions salariales. Si elles sont déconnectées du marché, notre rôle est de vous le dire ! Encore une fois, le chasseur de tête est là pour vous conseiller et vous accompagner notamment sur la négociation de votre rémunération.

Sur ce sujet, une de mes missions est justement de trouver la bonne adéquation entre vos prétentions salariales, le budget du client et le marché.  

L’honnête s’applique aussi à l’avenir

Soyez honnête sur vos projets.
Si vous avez prévu de partir à l’autre bout du monde ou de créer votre société dans un an et que vous n’êtes disponible que pour un temps donné, il est important de l’expliquer.
Ce ne serait en effet pas très honnête de s’engager sur un CDI alors qu’une mission serait peut-être plus indiquée dans ce contexte.

D’autant que les entreprises recherchent aussi des profils pour de plus courtes durées.

Même chose pour le management : si vous détestez manager ou n’en avez pas les compétences, ce n’est pas parce que vous avez 15 ans d’expérience qu’il faut à tout prix vous positionner sur un poste de manager.

Exprimez votre préférence pour des postes d’expertise, cela s’entend et se comprend.

Pour conclure, quelques conseils !

Un entretien avec un chasseur de têtes, ça se prépare, comme un entretien avec un RH ou un opérationnel d’une entreprise.

Votre tenue doit être professionnelle et vous devez être ponctuel (même en entretien visio).

Vous devez être préparé, dire les choses avec clarté, précision et si possible illustrer avec des exemples

Soyez donc précis sur votre rémunération.

Enfin, soyez SINCERE!  

N’oubliez pas que le chasseur est votre allié. Si vous ne correspondez pas à un poste précisément, il pourra penser à vous pour un autre poste auquel vous correspondrez davantage.

Notre objectif est de vous placer chez un client et que ça se passe bien, donc travaillons main dans la main pour que ça marche!

Dernier point important : en tant que juriste, vous devez forcément avoir des chasseurs de tête dans votre réseau, pour vous conseiller et penser à vous en cas de belle opportunité!