Le contexte : les jours raccourcissent, c’est bientôt la fin de l’année. Les entretiens annuels s’approchent à grands pas. Et, cette année, vous avez un objectif en tête : vous êtes très motivé(e) pour obtenir une augmentation de salaire ! Seulement voilà, parler d’argent, c’est quasi un tabou. Et, à la perspective de demander ce que par ailleurs vous méritez, vous voilà assailli par les doutes : « Et si cela changeait votre relation avec votre hiérarchie ? Quelle somme demander et comment ? Et si vos patrons refusaient ? ». Si toutes ces questions ne sont pas utiles, c’est le bon moment pour commencer à penser à votre stratégie car comme souvent le secret, en l’occurrence d’une bonne négociation salariale, c’est la préparation ! Je partage avec vous 8 astuces qui feront de vous un as de la négociation salariale.
Il peut être très tentant de se trouver des excuses pour ne pas demander une augmentation… C’est aussi le meilleur moyen de ne pas l’obtenir ! « On va me dire que le contexte n’est pas propice, que c’est la crise ». Pourtant cela ne vous aura pas empêché d’atteindre voire de surpasser vos objectifs, n’est-ce pas ? Beaucoup d’entre vous ont même été sur-sollicités par leurs hiérarchies ces dernières années compte-tenu précisément du contexte. Évitez de faire les questions et les réponses à la place de votre manager ! On n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise !
Avant d’aller demander une augmentation, je vous invite à bien vous renseigner : quelles sont les pratiques du marché actuellement ? Qu’est-ce que vous pouvez obtenir ? Avoir une idée précise de ce que vous souhaitez est primordial pour aborder toute négociation. Pour se faire, n’hésitez pas à consulter les études de rémunération, à demander conseil à votre réseau, voire aux recruteurs… Je suis ainsi très souvent sollicitée par des directeurs juridiques qui viennent se renseigner sur le marché dans le cadre de négociations d’augmentation pour leurs collaborateurs. Ils font leur benchmark ! N’hésitez pas à en faire de même !
Important : la négociation salariale n’est pas un sprint mais une course de fond voire un marathon. N’attendez pas l’entretien annuel pour lâcher comme une bombe votre demande d’augmentation ! Vous aurez bien plus de chances de parvenir à vos fins si votre demande n'apparaît pas comme une surprise et si votre interlocuteur est lui-même déjà un peu préparé… Ne serait-ce que pour ne pas qu’il se sente pris au dépourvu ! Abordez le sujet en amont lors d’entretiens intermédiaires. Sensibilisez votre interlocuteur à votre souhait d’une augmentation salariale, distillez l’information tout au long de l'année. C’est un travail de long cours !
Si vous voulez être pris au sérieux, soyez précis dans les chiffres que vous annoncez même s’il s’agit d’une fourchette (des chiffres qui passent du simple au double, par exemple, cela n’a pas de sens !).
Une fois le chiffre annoncé, SILENCE ! Non, vous n’avez pas besoin de vous justifier (même si la tentation est grande) ! Votre demande est légitime et crédible. Vous vous êtes renseigné(e) (cf. étape 2). Laissez votre manager prendre le relais ! Vous verrez, cette petite astuce de négociation fonctionne quasi à tous les coups !
Des faits rien que des faits ! Tout en étant constructif ! Mettez en avant vos grands projets et réussites de l’année : votre participation à la négociation d’un gros projet, à un appel d’offres, la mise en place d’un nouvel outil ou encore une formation interne en compliance, par exemple… Ce qui est à proscrire ? S’épancher sur ce que vous auriez pu faire ! Restez positif et concret. Montrez ce que vous avez apporté, les bénéfices pour l’entreprise et pour la direction juridique de votre travail.
Une fois évoqué votre plus-value effective pour l’entreprise, invitez votre manager à se projeter avec vous ! En vous augmentant, il investit et mise sur vous à plus ou moins long terme.
En toute logique, votre manager sera plus enclin à miser sur une personne qui veut rester plutôt que sur un employé qui veut partir. C’est en partie pourquoi je ne suis pas personnellement convaincue par les ultimatums tels que « vous m’augmentez sinon je pars ». Ils ne tiennent qu’un temps (et l’année prochaine ?) et on ne reste (ou on ne part) d’une entreprise jamais uniquement pour des questions de rémunération.
Parfois malgré la bonne volonté évidente de votre manager, en raison du contexte (plans de départs, réduction des budgets, gel des embauches…) augmenter est impossible. Une fois encore venez préparé. Il existe un champ étendu des possibles pour récompenser votre travail et votre investissement. Réfléchissez-y en amont. Il peut s’agir d’une prime, d’un changement de statut avec promesse de revalorisation ultérieure (quand la situation se sera améliorée), d’un aménagement de télétravail voire d’une journée off, d’une formation, de coaching, du matériel, une voiture… Pensez à ce qui compte pour vous.
Oui, il s’agit du même point que le premier ! J’insiste ! Car c’est très souvent là le nerf de la guerre ! On se laisse envahir par des pensées limitantes, par un syndrome de l’imposteur, on ne se sent pas légitime, votre demande vous semble déplacée, on n’aime pas réclamer…
Rappelez-vous : 100% des gagnants ont joué ! Allez ! Osez !
En conclusion, pour mettre toutes les chances de votre côté lors d’une négociation salariale, il est primordial de vous préparer. Montrez-vous factuel, précis, assertif, positif et ouvert. Soyez sûr(e) de vous ! (Vous le méritez !)
Votre manager n’est pas votre ennemi, vous n’entrez pas dans une arène ! Initiez le dialogue en amont de votre entretien individuel ( le moment clé pour demander une augmentation) et envisagez l’avenir ensemble. Abordez la négociation avec un objectif clair (et un attirail d’alternatives positives pour vous). Je laisse le mot de fin à ce cher Harvey Specter (de la série Suits !) : « Je n’ai pas de rêves. J’ai des objectifs. » A vous de négocier !